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Critique de Mimeko


Le narrateur, que l'on ne connaîtra qu'à la fin du récit, relate la chronologie des évènements qui se sont déroulés à l'occasion de l'épidémie qui se répand à Oran. le personnage principal est le docteur Rieux, pragmatique, responsable, qui voit Mr Michel, le gardien de son immeuble développer des signes inquiétants de maladie. Son cas s'aggravant rapidement, Rieux doit se rendre à l'évidence et, avec ses confrères, constatent ce qu'ils redoutaient, la peste est de retour. L'évènement, incroyable en soi, va servir de révélateur de la nature humaine de l'ensemble des personnages croisés par Rieux, chacun représentant une facette de la société... Il y a le juge Othon qui représente la rectitude de la loi, d'abord sceptique jusqu'à ce qu'il soit concerné personnellement, Rambert le journaliste qui fait jouer ses relations pour obtenir le passe-droit qui le fera sortir de la ville, Grand, l'employé qui s'essaye à l'écriture, Tarrou le politique, lucide sur la nature humaine ou encore Cottard qui sent les opportunités offertes par la crise, sans oublier l'Eglise avec Paneloux, le curé. Au delà des personnes, c'est le système qui est dépassé, les autorités médicales hésitent avant d'identifier la peste, l'administration ne sait que faire et rapidement les manques de matériels, de salles, de personnels, se font sentir.

Albert Camus, avec la peste, dissèque avec méthode et objectivité, toutes les étapes d'une crise sanitaire avec un tel réalisme que cela en est confondant avec la crise actuelle du Covid 19..., les mêmes doutes, hésitations, retards de décisions avec des initiatives individuelles pour s'entraider ou trouver du matériel et écoper au mieux dans ce bateau qui fuit. Mais outre les séquences du combat contre le fléau, Camus recadre les conséquences humaines de la crise en y développant ses réflexions philosophiques et humanistes soulignant l'altruisme raisonné de l'un ou l'opportunisme de l'autre, en passant par le désespoir ou la rédemption.
Si ce roman, au sortir de la seconde guerre mondiale, faisait immanquablement penser au nazisme comme fléau à combattre, il devient avec la crise du Covid 19 d'une acuité époustouflante.
La peste est un récit éclairant, distancié et objectif, tellement réaliste que cela peut angoisser.
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